Intervention du Syndicat des immenses à la Commission Logement du Parlement Bruxellois
mars 13 @ 14 h 00 - 15 h 00
Agissant pour une fin du sans-chez-soirisme, le fait d’être auditionnés par la seule Commission Logement — et non par la Commission Social-Santé — est déjà « révolutionnaire », si l’on ose dire. C’est cette « révolution des mentalités » que nous désirons présenter à la Commission Logement, en espérant convaincre ses membres ou, à tout le moins, répondre à leurs éventuelles objections.
Le cœur de la question est simple (mais il nous a fallu des années de réflexion pour y parvenir) : dans l’état actuel des choses, et des textes législatifs bruxellois en particulier, être en non-logement n’est pas considéré comme un problème de logement, mais comme la résultante symptomatique d’un problème « social-santé ». Comme s’il suffisait de régler le problème « social-santé » — réel parfois, inexistant souvent — des personnes en non-logement ou en mal-logement pour qu’elles trouvent, comme par enchantement, un authentique logement ! Rien n’est plus absurde et déconnecté de la réalité du marché locatif bruxellois. Pourtant, c’est sur cette base erronée qu’est organisée, en Région de Bruxelles-Capitale comme ailleurs (sauf en Finlande), la soi-disant lutte contre le sans-chez-soirisme.
Brèves illustrations :
- Les statuts de l’asbl de droit public Bruss’Help — l’agence régionale en charge de la coordination du sans-chez-soirisme en Région de Bruxelles-Capitale — prévoient que le ministre en charge du Social-Santé soit représenté dans son CA, mais ce n’est pas le cas pour le secrétaire d’État en charge du Logement. Il a fallu une hebdomadaire « manif au finish » du Syndicat des immenses pour obtenir la correction de cette ineptie : détails ici https://syndicatdesimmenses.be/action-fevrier-2022/
- Il a fallu 20 mois d’une autre « manif au finish » du Syndicat des immenses, mensuelle celle-là, pour obtenir que la baseline de Bruss’Help ne soit plus « Au service de l’action sociale et de la santé » mais « Sortir du sans-chez-soirisme via la prévention, l’accompagnement et le logement » : détails ici https://syndicatdesimmenses.be/action-juin-2023-ter/
- Le Code bruxellois du Logement mentionne dans son préambule la totalité de la population bruxelloise… sauf, comme par hasard, les personnes en non-logement, comme l’a dénoncé le SDI le 13 mars 2024 : https://immensefestival.be/event/journee-mondiale-de-limmensite-2/
- Lorsque, suite à une pétition lancée avec succès par le SDI contre le deux poids, deux mesures (en faveur des réfugiés ukrainiens et en défaveur des autres personnes sans chez-soi), le SDI a dû ferrailler ferme pour obtenir que l’audience subséquente ne se fasse pas devant la seule Commission Social-Santé (comme le Parlement le suggérait spontanément… et tout est dans cette spontanéité…) mais également devant la Commission Logement, et, surprise absolue, nous avons appris par la bande que c’était la première fois que les deux Commissions siégeaient ensemble ! Détails ici : https://www.youtube.com/watch?v=dSM2a3tsOtc
Bref, contrairement à la conception spontanée des choses, être en non-logement est d’abord, voire uniquement pour beaucoup (qui sont de plus en plus nombreux), un problème de logement, et non uniquement la conséquence d’un problème social-santé. Autrement dit, la Commission Logement devrait, selon nous, être à la pointe — et non à la traîne ou en simple renfort — de la lutte contre le sans-chez-soirisme en Région de Bruxelles-Capitale !